REGARDS SUR LA POLITIQUE
2 mois après les élections
par Christophe Jaffrelot, politiste
Et si l'Inde se re-démocratisait ?
Les 18e élections générales indiennes marquent probablement le début de la fin d'un cycle, même si elles n'ont pas abouti à une alternance du pouvoir, critère généralement admis pour qualifier un changement majeur dans l’exercice du pouvoir. La perte de majorité par le BJP à la chambre basse du parlement indien semble en effet suffisante pour considérer que, sous réserve d’un durcissement du régime, un processus de re-démocratisation pourrait être à nouveau à l’ordre du jour.
Pendant dix ans, l'Inde a suivi une trajectoire de de-démocratisation qui s'est traduite par la concentration du pouvoir politique et économique entre les mains de quelques-uns. Au sommet de l'appareil d'État, une poignée d'hommes a décidé pour le reste, au détriment du parlementarisme et du fédéralisme et de nombreuses autres institutions. Dans le monde économique, un nombre restreint d'hommes d'affaires - et d'entreprises -, capitalisme de connivence oblige, a pu avoir accès aux ressources du pays et exercer leur domination sur l'économie.
Avec ce régime, les inégalités ont augmenté. Malgré cela, bien des pauvres ont continué de soutenir un gouvernement des plus favorables aux riches au nom de la religion, entre autre, la politique identitaire et la polarisation inter communautaire - au détriment des minorités – l’ayant emporté sur les questions sociales.
"Des changements substantiels attendus"
Des changements substantiels sont attendus dans tous ces domaines aujourd'hui en raison du nouvel équilibre des pouvoirs et d'un certain affaiblissement du narratif dominant. Mais se matérialiseront-ils ? Telle est la question que nous analysons ici.
Si, pour la première fois de sa carrière politique, Narendra Modi doit jouer le jeu d’une coalition parlementaire, l'affaiblissement de son autorité ne permettra aux institutions de retrouver une partie de leur indépendance qu’à plusieurs conditions. Les haut-fonctionnaires - y compris ceux de la Commission électorale qui se sont montrés si serviles au cours du dernier scrutin - devront comprendre que les maîtres d'aujourd'hui ne sont plus aussi forts et que ces maîtres ne seront peut-être pas les mêmes demain. Reste à savoir si cela suffira à leur rendre une colonne vertébrale.
La même analyse s'applique au pouvoir judiciaire et aux médias. Résisteront-ils aux tentatives du gouvernement de leur tordre le bras et de les intimider en recourant aux mêmes lois qu'hier, car nous ne sommes pas en 1977 : certaines des lois draconiennes limitant la liberté d'expression et les droits individuels ne seront pas abrogées, il n'y a pas de majorité pour le faire.
"Le fédéralisme devrait également être revitalisé"
Le fédéralisme devrait également être revitalisé, non seulement en raison du déclin relatif de l'autorité du gouvernement central, mais aussi parce que ce gouvernement aura besoin du soutien de deux ou trois partis gouvernant des Etats importants, comme le TDP au pouvoir en Andhra Pradesh et le JD(U) qui dirige le Bihar (1) qui ont traditionnellement défendu le principe de l'autonomie des États. Nous ne verrons pas le genre de décentralisation qui était à l'œuvre sous A.B. Vajpayee et Manmohan Singh, mais la politique de coalition devrait entraîner une plus grande reconnaissance des Chiefs Ministers (2) - qui, rappelez-vous, n'ont même pas été consultés avant la démonétisation de 2016 et le confinement de 2021.
Outre les rapports de force en termes de pouvoir, les narratifs comptent. Comme d'autres dirigeants national-populistes, Modi a affirmé qu'il représentait la nation et a essayé de disqualifier ses rivaux en les qualifiant d’anti-nationaux. De nombreux politiciens, pseudo-intellectuels et journalistes ont soutenu ce discours. En conséquence, l’équation Indianité = Hindutva a été au centre d’une véritable propagande d’Etat, rejetant les minorités et surtout les musulmans à la périphérie du corps social. Cette forme de politique identitaire pourrait bien être de plus en plus contrecarrée par un autre programme idéologique donnant la priorité à l'égalité sociale. Depuis que V.P. Singh, Premier Ministre de l'Inde de 1989 à 1991, a décidé de mettre en œuvre les recommandations du rapport Mandal en 1990 visant à émanciper les basses castes, deux registres politiques sont en concurrence sur la scène publique indienne. D'un côté, pour contrer la montée en puissance de la plèbe indienne, les nationalistes hindous ont eu recours à l'identité ethno-religieuse à partir des années 1990. D’un autre côté, pour contrer l’Hindutva, le Congrès et le Samajwadi Party ainsi que le Rashtriya Janara Dal ( RJD) ou d'autres partis régionaux, mobilisent des partisans autour des questions sociales, y compris autour de la question du recensement des castes, afin de promouvoir, à nouveau, la justice sociale.
Ce programme a été clairement construit par Rahul Gandhi dont les Yatras (grandes marches de plusieurs semaines à travers l’Inde, du Sud au Nord puis de l’Est à l’Ouest) ont fait de lui un leader populaire - dans les deux sens du terme - et ce en dépit d'une médiocre couverture médiatique reflétant l’asservissement des journaux et des chaînes de télévision au pouvoir. Cette transformation a été amplifiée par les résultats des élections : personne ne l'appellera plus "Pappu"(3)! Non seulement en raison de ces Yatras, mais aussi à cause de la façon dont il a défendu la Constitution de l'Inde, a construit une coalition d’une trentaine de partis, I.N.D.I.A., et enfin en raison de l’impact de son discours centré sur les questions sociales.
Le Bihar, sous l'autorité de Nitish Kumar, a été le premier État à organiser un recensement des castes. Son Chief Minister essaiera-t-il de persuader la NDA d'imiter cette initiative ? Ou s'abstiendra-t-il de mettre en avant cette question ? De manière plus générale, dans quelle mesure le JD(U) (2) le TDP (1) et d'autres, essaieront-ils de promouvoir leur propre programme et leurs propres intérêts ? Il s'agit d'une variable-clé qui peut conduire à différents scénarios.
Le plus probable pourrait se traduire, dans les mois à venir, en un modus vivendi basé sur les concessions faites par le gouvernement Modi pour répondre aux demandes du TDP, du JD(U) et peut-être d'autres, qui resteraient substantielles tout en étant acceptables. Ce scénario s’est manifesté lors de la session budgétaire de l’été dont l’Andhra Pradesh et le Bihar ont été les grands bénéficiaires en termes financiers.
"Un autre scénario verrait le TDP et le JD(U) formuler des exigences"
Un autre scénario - le pire pour Modi – verrait le TDP et le JD(U) formuler des exigences qui affecteraient le BJP en termes de partage du pouvoir ou les catégories sociales soutenant le parti. Potentiellement, le pouvoir de négociation du JD(U) et du TDP est immense puisqu’en passant d'un bord à l'autre du spectre politique, ces partis feraient tomber le gouvernement et pourraient permettre à l'INDIA de prendre le relais. Reste à voir s’ils vont l’utiliser.
Quoi qu’il en soit, ces deux scénarios ne s'excluent pas mutuellement. Le second peut se dérouler après quelques mois, voire un an ou deux, surtout si le gouvernement Modi est encore affaibli par des revers électoraux - les prochaines élections régionales au Maharashtra et en Haryana seront à surveiller de près à cet égard- et si la coalition au pouvoir y compris le TPD et le JD(U) sont sous la pression d'autres partis régionaux et du Congrès. L'opposition a pris conscience de sa force et devrait se montrer très active au parlement, mobiliser sans relâche dans la rue et conforter son unité, voire s’élargir à d’autres partenaires. Mayawati (4) pourrait ainsi surmonter sa peur du pouvoir et faire ranimer un Bahujan Samaj Party (BSP) aujourd’hui privé du moindre siège à la Lok Sabha.
En définitive, Modi pourrait ne pas être l’homme de la situation pour mainenir la coalition NDA soudée, soit parce que ses partenaires deviendraient trop exigeants ou parce qu'il ne serait pas en mesure « jouer collectif » : il n’a jamais fait preuve du pragmatisme permettant, dans une coalition, de désamorcer les tensions par des concessions.
Dans de telles circonstances, le Sangh Parivar pourrait le remplacer par un homme comme Gatkare qui a été soutenu par le RSS à de nombreuses reprises dans le passé. Il faut rappeler ici que depuis 2012 Modi est le candidat du RSS par défaut et sa relation avec les principaux dirigeants du Sangh ne s'est pas améliorée avec le temps.
Mais Modi - et Amit Shah, son bras droit depuis presqu’un quart de siècle - ne laisseront pas le pouvoir leur échapper facilement : il y a tellement de choses en jeu ! Et personne ne peut anticiper les stratagèmes auxquelles ils peuvent recourir pour sauver leur poste. Le temps joue un grand rôle dans ce genre de circonstances et une crise politique n'aurait pas le même impact si les institutions de la République Indienne avaient le temps de se remettre de dix ans d'érosion avant qu’elle n’éclate.
Cependant, outre les acteurs politiques, la société civile est également tenue de jouer à nouveau un rôle-clé dans le renouveau de la démocratie indienne : si ces élections marquent probablement une transition vers une nouvelle ère politique, un changement d’orientation au seul niveau de l'État ne suffira pas pour re-démocratiser l'Inde - et, en particulier, pour contrer le réseau des réseaux liés au RSS qui contrôlent de plus en plus la société indienne.
Christophe Jaffrelot
Juillet 2024
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1 - TDP et du JD(U) : le Telugu Desam Party est un parti de l’Andra Pradesh et du Telangana, son president est N. C Naidu . Le JD(U) Janara Dal ( United) est un parti présent au Bihar et au Jharkhand, son président est Nitish Kumar. Ces deux partis et leurs leaders ont joué un rôle important lors des dernières élections de 2024 et ont une position d’arbitre à la Lok Sabha permettant au BJP d’être majoritaire.
2 Chief Minister L’equivalent du Premier Ministre au niveau de chaque Etat indien
3 Pappu fut le surnom moqueur donné à Rahul Gandhi par ses rivaux politiques durant les élections législatives de 2014 que le parti du Congrès avait perdues.
4 Mayawati Kumari, femme politique, Chief Minister de l'Uttar Pradesh
Le texte original est paru en anglais dans The Hindu
Christophe Jaffrelot est politiste, directeur de recherche au CERI Sciences Po, professeur à Sciences Po et à King's College à Londres, président de l'AFSP, Association Française de Science Politique.
avec Christophe Jaffrelot , politiste et l'animation de Ysé Tardan Masquelier, historienne.
POLITIQUE
Retour sur les élections indiennes
Le 5 Juin dernier, au lendemain de la publication des résultats des élections législatives indiennes une conférence était organisée à Paris et en ligne par les Forums France Inde et la Fédération Nationale des Enseignants de Yoga
6 Juin Retour sur les élections ...
L’Inde s’éveille après une intense journée de dépouillement lors des élections nationales, qui a vu le Premier ministre Narendra Modi reconduit avec une très courte majorité. Ces résultats, beaucoup plus serrés que prévus, dessinent un nouveau paysage politique en Inde.
Les Forums France Inde: Côme Bastin, vous êtes notre correspondant à New Delhi, quelles conséquences peut-on déjà tirer des résultats d’hier ?
Côme Bastin: Hier soir pas de grande fête ni de klaxons de victoire à New Delhi, comme si ces élections n’était pas vraiment terminées. Car même si Narendra Modi devrait rempiler pour 5 ans comme Premier ministre, on sent bien que le mandat qui s’ouvre sera différent des précédents. Son parti, le BJP, n’obtient qu’une majorité relative au parlement, il va donc devoir compter sur les alliés de sa coalition qui jusqu’alors servaient plutôt de prise de guerre. Ils peuvent désormais dicter leur condition sous peine de le mettre en minorité voire de rejoindre l’opposition qui n’est pas loin non plus de la majorité. Cela va forcément impacter la formation du futur gouvernement. Narendra Modi va avoir plus de difficultés à faire passer de grandes réformes qui lui tenaient à cœur mais sont loin de faire l’unanimité dans le pays. Par exemple, la synchronisation des élections nationales, auxquelles on vient d’assister, avec les élections des différents États de l’Inde, dont beaucoup craignent qu’elles ne renforcent la centralisation du pouvoir. Plus généralement, Narendra Modi ne pourra plus gouverner seul, cela pourrait le conduire à offrir un visage plus consensuel et éviter les excès pour se montrer rassembleur. L’avenir nous le dira.
Une victoire au goût amer pour Modi
Maintenant que les résultats s'affinent, la victoire a un goût de défaite pour Modi, comme l'écrit Come Bastin correspondant en Inde et la défaite a un goût de victoire pour l'alliance INDIA ...
250 personnes ( en présenciel et en ligne) ont suivi avec intérêt la conférence co-organisée par
LES FORUMS FRANCE INDE
la FEDERATION NATIONALE DES ENSEIGNANTS DE YOGA
L’INDE AU LENDEMAIN DES ELECTIONS
Au lendemain de la publication des résultats d'un scrutin majeur pour l'Inde: les premières analyses, les implications politiques, économiques sociales et diplomatiques.
Suite à des problèmes techniques , la conférence a été perturbée par des problèmes techniques de transmission à distance . Nous vous prions de nous excuser de la gêne occasionnée.
4 Juin
Une élection avec 969 Millions d'électeurs et de 642 millions de votants pour élire les 543 députés de la Lok Sabha (Chambre du Peuple) dans un scrutin uninominal qui désigneront ensuite un nouveau Premier Ministre.
Un combat entre deux alliances et un Premier Ministre Narendra Modi qui briguait un 3ème mandat
Les deux forces en présence étaient le NDA avec le BJP le parti de Modi, suprémaciste, nationaliste et hindou . Le BJP et ses alliés avaient un objectif de 400 sièges et auront fait une campagne "anti" musulman, la fierté d'être hindou et le satisfecit de Modi à travers les performances économiques et sociales de ses deux premiers mandats.
Côté Congrès et ses alliés de partis régionaux, c'est au contraire la mise en avant du mauvais bilan économique du Premier Ministre, du chômage, en particulier celui des jeunes, des atteintes à la démocratie, à la liberté d'expression et du non-respect de la constitution.
Les multiples entraves à l'opposition comme le blocage des comptes du Congrès, l'arrestation de leaders comme celle de Arvind Kejriwal Chief Minister de Delhi, et le lancement avant l'heure de la campagne avec l'inauguration du temple de Ram à Ayodhya, n'auront pas suffi au NDA et au BJP pour atteindre l'objectif de 400 sièges. Avec 240 sièges le BJP n'atteint pas la majorité. ll devra composer avec des partis régionaux comme celui de l'Andhra Pradesh et son leader Naidu et celui du Bihar Nitish Kumar .
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Pour comprendre le système politique indien, rendez-vous sur notre mémo: L'essentiel en 10 points et 1 minute de lecture ou en infographie !
Modi, une marque aux multiples facettes
Homme du développement économique, Gardien des valeurs indiennes, Grand Prêtre de l’hindouisme, Protecteur des pauvres, Empereur du cœur des Hindous et Gourou. Autant de visages que s’est construit Narendra Modi, le Premier Ministre de l’Inde qui brigue un troisième mandat .
Derrière l'image de sage respectable se cache un redoutable homme politique et Narendra Modi est en voie de façonner une Inde à sa manière et rêve de toute puissance pour le pays et pour lui. Découvrez l'homme qui brigue un 3ème mandat dans ces élections comme Premier Ministre dans cet entretien de Christophe Jaffrelot avec The Diplomat.
Interview de Christophe Jaffrelot à The Diplomat
25 Mai 6ème étape du vote
Antépénultième phase du vote en Inde ce samedi. Ce scrutin monstre, avec près d’un milliard d’électeurs, se déroule depuis le 19 avril et finira le premier juin. Une élection marathon en 7 phases qui oppose le National Democratic Alliance ( NDA) emmené par le BJP, le parti du Premier Ministre et l'Indian National Developmental Inclusive Alliance (I.N.D.I.A.) menée par le parti du Congrès de Rahul Gandhi.Le Premier ministre Narendra Modi vise une majorité au parlement pour un troisième mandat.
Les Forums France Inde: Côme Bastin, vous êtes notre correspondant en Inde et vous avez parcouru ces régions où les Indiens sont appelés aux urnes. Quels sont les enjeux aujourd’hui ?
Come Bastin : Le marathon démocratique continue lors de cette sixième et si j’ose dire, petite phase avec 57 députés à élire dans autant de circonscriptions, au lieu d’une centaine lors des premières phases. On vote dans différents États du Nord comme l’Haryana, le Bihar, l’Uttar Pradesh, l’Orissa et Bengale-Occidental. Les électeurs y affrontent des températures entre 40 et 46 degrés. Seuls les citoyens du Cachemire, dans l’Himalaya, échapperont à la canicule. Les yeux sont tournés vers Delhi et ses sept circonscriptions stratégiques. Lors des dernières élections, le BJP de Narendra Modi les a raflées. La coalition formée par l’opposition veut briser ce monopole des nationalistes hindous sur la capitale. Juste à l’ouest de Delhi, l’Haryana est lui aussi considéré comme un bastion du BJP. Mais sur place, la colère des jeunes face au chômage et des agriculteurs laisse penser que le parti du Congrès pourrait s’emparer de plusieurs des dix circonscriptions. Plusieurs candidats iconiques tentent d'être élus. Le milliardaire Naveen Jindal, à la tête de l’empire de l’acier éponyme, pour le BJP dans l'Haryana. Ou Mehbooba Mufti, ancienne ministre en Chef du Cachemire, avant que Narendra Modi ne supprime le parlement de cet Etat musulman, en 2019.
New Delhi @Laurentiu Morariu sur Unsplash
46° à Delhi pour le vote . Ce sera chaud !
Les températures dans la capitale battent des records dramatiques et Sophie Landrin dans un article du Monde soulignait la canicule de ces jours : 45 ou 47°! De quoi largement décourager les électeurs ce samedi 25 mai où sept circonscriptions sont concernées, représentant 35 millions d'électeurs.
Dans ses articles pour RFI et Ouest France, Côme Bastin pose les enjeux de cette 6éme étape du vote à New Delhi aux mains de l'opposition ( Arvind Kejriwal y est Chief Minister) mais qui a envoyé des députés BJP à la Lok Sabha depuis 2 mandats .
L’Inde et ses services secrets mode KGB
Les services de renseignements extérieurs de l’Inde discrets par nature font parler d’eux... : l’article sur RFI éclaire sur un savant jeu de dupes où l’Occident dénonce des assassinats orchestrés par l’Inde au Pakistan, après Australie, les USA et le Canada… l’Inde dément tout en affirmant qu’elle éliminera tout ce qu’elle appelle des "terroristes".
Grâce à la Cour Suprême, regain d'espoir dans l'opposition
En ordonnant la libération sous caution de Arvind Kejriwal, Chief Minister de New Delhi accusé et incarcéré, la Cour Suprême aurait-elle joué son rôle ? Sursaut de la démocratie ? C'est en tous cas un tournant politique inespéré pour l'opposition, relate Côme Bastin dans son article sur RFI .
12 mai.
l’ IA tourne à plein régime durant les élections
Vraies fausses publicités électorales, messages customisés, robots conversationnels. Le meilleur et le pire se côtoient ! Dans le Temps l'article permet, à partir de l’exemple indien de s’ interroger sur l’utilisation éthique de l’IA avec des pratiques qui « ouvrent autant d’opportunités que de dilemmes. « et face auxquelles on serait « aussi démunis que face à Internet dans les années 90".
11 Mai.
Des Sextapes dans les élections indiennes
Des sextapes révèlant des agressions sexuelles multiples impliquent un célèbre candidat allié au BJP et perturbent les élections, l'Etat du Karnataka et toute l’Inde. Sur RFI le journaliste relate cette affaire qui ébranle la classe politique, le parti JD(S) qui a exclu l’intéressé et l’Etat du Karnataka dont les autorités ont ouvert une enquête.
40° à Ahmedabad pour le vote du Premier Ministre !
Dans un article pour RFI , Côme Bastin revient sur la 3eme étape du vote qui appellait aux urnes plusieurs États favorables au BJP, ( voir carte ). Le 7 mai, Le Premier Ministre votait au Gujarat, sa terre natale et celle qui l’a propulsé au pouvoir. Le tour aussi du Maharashtra (l’Etat de Bombay) conquis il y deux ans de manière discutable … dénonce l’opposition. ( photo Mosquée Siddi Saiyeed)
10 Mai
« Avec l'inauguration du temple d'Ayodhya, c'est un tournant civilisationnel en Inde"
A travers deux entretiens, le politiste Christophe Jaffrelot nous offre quelques grilles de lecture pour alimenter l'analyse sur l'Inde et les relations franco-indiennes ( voir ci après). Nous vous invitons à le découvrir avec Côme Bastin, journaliste français correspondant en Inde.
Le politiste revient sur la situation en Inde, sur l'invitation du Président français et sur l’inauguration du Temple d'Ayodhya, évènement qui pour lui, marque un tournant majeur dans la politique intérieure indienne et de ce fait sur la géopolitique mondiale.
Pour comprendre l'ampleur de cette inauguration, acte symbolique fondateur:
Réécouter aussi Christophe Jaffrelot dans l' émission de Guillaume Erner "les Enjeux internationaux" sur France Culture. Ecouter le podcast sur France Culture
Politique intérieure
Les affinités du nationalisme hindou avec le Sionisme
Christophe Jaffrelot et Kalrav Joshi
L'idéologie connue sous le nom d'Hindutva en Inde a bien des traits communs avec le sionisme sous-tendant la création de l'Etat d'Israël sur fond de démocratie ethnique, de variantes du concept de peuple élu et de persécution des minorités .
Novembre 2023
Même si les deux Etats ont des histoires bien différentes, les affinités entre le nationalisme hindu et le Sionisme ne font que s'accentuer sous la houlette de Narendra Modi et de Benjamin Netanyaou. Mais pour les comprendre il faut remonter aux années 1920-1930, ce qui réserve une surprise de taille au lecteur attentif .
Du soutien à la cause palestinienne initiée par Nehru et de la relation personnelle entre Indira Gandhi et Yasser Arafat jusqu'à l'abstention de l'Inde, le mois dernier, concernant la résolution des Nations Unies en faveur d'une trêve humanitaire après l'occupation de Gaza par l’armée israélienne - l’Inde fut d’ailleurs le seul pays d'Asie du Sud à s’abstenir, tous les autres lui apportant son soutien –, le changement de cap de l'Inde est révélateur d’un rapprochement croissant entre New Delhi et Tel Aviv.
Cet article est l'adaptation française d'une publication en langue anglaise dans l'Indian Express